au bonheur des lévriers

dimanche 25 mai 2014

NAMASTÉ CHANDIGARH !






Le voilà enfin à la maison mon saluki de Dubaï ! Après 4 mois d'attente incertaine pleine de rebondissements, il fait désormais partie de ma meute.




Il s'appelait Namoos, il m'a plu tout de suite bien qu'il semblait fort peu à son avantage sur les trois misérables clichés que j'avais à ma disposition sur l'album d'ASCOD.






Avouez qu'il fait plus pitié qu'envie dans cette cage de la clinique Zabeel !

En plus, je le voyais grizzle, alors qu'en fait il est fauve charbonné.
De lui je ne savais pratiquement rien et je n'ai obtenu que de maigres informations à l'arrache... C'est un jeune chien trouvé, donc abandonné, timide, positif à l'erlichiose et, ouf, OK chats ! Il ne m'en fallait pas plus pour faire ma demande d'adoption bien qu'on m'ait prévenu que l'attente se compterait en mois avant que l'on trouve un"flight buddy" acceptant de le ramener en France.
En attendant, je regarde tous les jours sa photo, lui commande de beaux colliers, un manteau rouge, recherche de mon côté des personnes susceptibles de voyager au Moyen-Orient.
Et puis, je le rebaptise. Après avoir penché pour Namasté, la salutation hindie et népalie qui présente l'avantage de conserver la première syllabe de son nom et de signifier "je salue le divin qui est en toi" , je choisis finallement Chandigarh.
Chandigarh est la nouvelle capitale du Penjab en Inde, au pied de l'Himalaya, entièrement dessinée par Le Corbusier. J'y ai fait étape en fin de trek au Zanskar, je n'ai rien vu de l'oeuvre improbable de l'architecte fada mais je me souviens d'un fou rire mémorable en écoutant l'orchestre indien de l'hôtel interpréter des tubes français des années 70...En fait, Chandigarh m'évoque avant tout un roman d'amour envoutant écrit par Tarun Tejpal paru en 2005 :



Mais revenons à notre loulou. T.,seule maîtresse à bord d'Ascod, m'annonce qu'elle a trouvé une flight buddy à destination de Toulouse pour début avril. Non, mi-avril. Chouette, je m'organise pour accueillir mon saluki dans de bonnes conditions, pose 15 jours de vacances à Pâques dans le sud-ouest afin de pouvoir aller le chercher à l'aéroport de Blagnac. La date approche, je presse T. et H. de questions mais n'obtiens aucune confirmation. Le voyage n'aura pas lieu : la flight buddy en repousse sans arrêt la date et ne réserve jamais.
Je pousse un coup de gueule sur FB car je déplore le manque de communication et d'organisation d'Ascod. Le manque de respect vis à vis des adoptants qui attendent dans l'incertitude et l'ignorance. J'ai réclamé de nouvelles photos qu'on m'a promises et que je n'ai jamais eues... Je m'inquiète dans l'après-coup lorsque j'apprends par une indiscrétion de H. que Namoos/Chandi  a été retiré en catastrophe de sa famille d'accueil après une tentative d'empoisonnement ! Retour à la case chenil royal , là où il fait de plus en plus chaud, là où aucune femme ne peut entrer.
Grâce aux communications de Rachel , je saisis que Chandi attend, las et résigné, qu'il est replié sur lui-même, effrayé par les cris des hommes en blanc qui gèrent le chenil sans ménagement...
C'est alors que je prends la décision d'aller le chercher moi-même à Dubaï.
Ici entre en jeu la "Italian Connection" à la tête de laquelle oeuvre La Marraine, Luisa, qui va tout faire pour m'aider à sortir Chandi de là. Luisa active un réseau d'amies connectées entre l'Italie et Dubaï : Silvia B., Federica, Silvia G se mobilisent afin de mettre Chandi en sécurité avant qu'il ne lui arrive malheur. Car  je vois rapidement se profiler 2 dangers : qu'il soit envoyé à Barhein, qu'il reste inadoptable à cause de papiers incomplets et dépérisse au chenil. D'ailleurs Federica et Silvia sont alarmées par son état de maigreur et d'apathie lorsqu'elles lui rendent visite à la clinique vétérinaire.

Je ne peux prendre le risque de réserver mon billet d'avion à moins d'être sûre de repartir avec mon chien. Or
T. refuse de me montrer ses papiers malgré mes demandes insistantes. Plus elle s'entête et se dérobe, plus je suis certaine qu'elle cache quelque chose de louche, et, n'ayant plus aucune confiance en elle, je charge Silvia de récupérer Chandi avec ses papiers au plus vite. Suspens insoutenable d'un weekend de mai au cours duquel la garce joue avec nos nerfs, menaçant d'annuler l'adoption, traitant Silvia avec arrogance et mépris.
La Italian Connection reste mobilisée dans l'intérêt du chien et nous faisons des débriefing par Skype et wassup pour convenir de la meilleure stratégie à adopter.
Imaginez mon soulagement lorsqu'enfin Silvia nous annonce que Chandi est chez elle avec son carnet de vaccination à peu près conforme !
Adorable Silvia G. Elle s'est occupée de Chandi avec douceur, amour et dévouement. Je lui suis très reconnaissante. Chandi qui était pourtant très méfiant et craintif a tout de suite fusionné avec elle.


















D'ailleurs quand je suis arrivée à Dubaï dans le studio de Silvia le soir du 16 mai 2014, mon Chandi m'a fait la gueule ! J'étais une intruse qui faisait irruption dans sa bulle...


Noli me tangere !

Bon ben, je l'ai laissé tranquille, surtout pas de papouilles, juste ma présence à ses côtés.

A Dubaï, nous n'avions que 2 jours pour accomplir les formalités nécessaires au rapatriement de Chandi. Silvia avait déjà gagné du temps avec la visite médicale et la délivrance du certificat d'entrée dans l'UE. Il ne nous restait plus qu'à obtenir le permis d'exportation au village cargo. Je m'en faisais une montagne, cela s'est avéré simple et rapide. Qu'aurais-je fait sans Silvia ? Encore merci à elle qui n'a pas compté le temps et l'énergie qu'elle a consacrés à Chandi.
De Dubaï, je n'ai rien vu d'autre que Motor City, aucune envie de faire du tourisme ! Juste souffler après ces jours de stress intense et me préparer au voyage, que j'appréhendais.




Et comme rien n'arrive pas hasard, Silvia a fait la connaissance de Sonia, expatriée Italienne comme elle et adoptante de 2 salukis rescue. Nous avons baladé nos kikis ensemble et passé une soirée agréable à ne parler que de nos chiens.










La suite, vous la connaissez par les partages FB. La flight buddy c'était moi à présent : j'avais la responsabilité d'acheminer 3 salukis à bon port jusqu'à Nice ; Dana et Zafran étant adoptés en Italie.
A l'aéroport de Dubaï, j'étais super stressée  car trois personnes s'adressaient à moi en même temps en anglais pour me dicter les formalités à accomplir pour enregistrer les chiens.Ceux-ci étaient déjà enfermés dans les vari kennels et avaient peine à garder leur équilibre. Allez comprendre quelque chose dans ce pays : les faucons sont autorisés en cabine sur les vols Emirates mais les salukis sont interdits dans l'aéroport !...

A gauche  Petra de Sos for emirates dogs, à droite Kimberly d'Ascod


Je redoutais aussi l'escale de 3 heures et demie à Amsterdam où les chiens seraient sortis des caisses par des inconnus. Nuit quasi blanche dans l'avion : il faut dire qu'ils vous servent un petit déjeuner à 4 heures du matin !
Evidemment, à Schiphol, impossible d'avoir des nouvelles malgré ma requête, je me suis donc contentée de guetter l'embarquement des chiens :







Et enfin l'arrivée à Nice où attendaient Massimo et son compère de l'association Our Second Chance Rescue Italy levés dès potron minet. Le jeune douanier a été très sympa de les laisser accéder à la zone de bagages pour m'aider à récupérer les chiens.


Scia' et Dana


A présent Dana est heureuse chez Mino et Paola à Brescia en compagnie d'une autre salukia. Quant à Zafran, il est à Florence mais je n'ai pas de nouvelles.





Mon loulou à moi s'adapte chaque jour davantage à son nouvel environnement, visiblement très heureux d'avoir intégré une meute de lévriers. Sa vraie nature de grand bébé se révèle au fur et à mesure que ses inhibitions cèdent : ce matin pour la première fois il sautait de joie lorsque j'ai mis les colliers pour la balade, alors que jusqu'à maintenant il freinait des quatre fers pour sortir. Bientôt, ça va déménager à la maison !

A suivre...